Darker than Black

Darker than Black
Cette série mérite vraiment qu'on s'y arrête. Elle me fait parfois plus penser à un film qu'à un anime. Son ambiance très particulière fait écho à Blade Runner et à Crying Freeman, tant pour sa lumière et son occupation de l'espace que pour la froide et efficace capacité à tuer de Hei. PPar ailleurs, si vous avez aimé l'ambiance musicale de Cowboy Bebop, vous aurez plaisir à suivre cette série car on s’en rapproche assez souvent.

Scénario
Cet anime démarre en douceur, et c'est pour mieux poser un cadre fait de non-dits et de silences. L'intrigue se construit progressivement et l'histoire de chacun des personnages nous est révélée par petites touches. Des personnages clés font aussi leur apparition dans la série, sans que leur identité ou leurs véritables motivations nous soient données d'emblée, comme c’est le cas pour l'agent November 11, et Amber.
D'ailleurs avec l'arrivée de cette dernière la série va prendre une autre dimension, devenant plus psychologique et plus profonde, car nous découvrirons les événements s'étant déroulés cinq ans auparavant en Amérique du sud permettant de comprendre la situation actuelle de Tokyo ainsi que la raison de la haine que semble vouer Hei à Amber, pourtant leader charismatique d’un groupe de puissants pactisants.
Mais il faut attendre le tout dernier épisode pour que toutes les révélations soient faites et que nous comprenions l'ensemble des enjeux de la série, parmi lesquels la véritable destinée de Hei et son importance pour l’humanité et les pactisants (rien que ça !).
Par ailleurs, le scénario ouvre complètement la porte aux étoiles et à l’énigmatique poésie qu’elles renferment. On ne peut qu’être charmé par l'association faite entre la vie d'un pactisant et celle d'une étoile : bien que le ciel que voient désormais les habitants de Tôkyô soit fictif, et crée par ordinateur, des étoiles apparaissent, brillent, et meurent, au rythme de la naissance, de l'activité et de la mort des pactisants.
Les références aux étoiles sont omniprésentes : dans les épisodes, dans les génériques et dans les teasers...

Personnages
Les personnages principaux, ceux du quatuor composé de Hei, Yin, Huang et Mao, vont tous évoluer dans le bon sens au cours de la série, en même temps que l’on en apprendra plus sur leur identité et leur passé, et qu’ils seront mis face à eux-mêmes dans des épreuves.
Si le personnage de Hei est au départ le plus énigmatique et, l’acharnement de Huang à mépriser les pactisants (qu’il qualifie de « machines à tuer ») et les pantins (qu’il qualifie de « médiums passifs » c’est-à-dire d’êtres programmés, incapables de ressentir des émotions ou d’avoir des pensées personnelles) va trouver son explication dans le passé de celui-ci.
La succession des épisodes va justement nous permettre d’assister à l’érosion de ces préjugés.
Une érosion progressive qui commence en fait subrepticement dans le premier épisode (pour le spectateur attentif), et qui n’aura de cesse de revenir régulièrement à pas feutrés.
Une des originalités de Darker Than Black vient aussi du fonctionnement du pouvoir des pactisants : l’utilisation de celui-ci les contraint à accomplir une action plus ou moins bizarre comme fumer une cigarette, manger des fleurs de pissenlit (pas par la racine !), boire une bière, composer des poèmes, aligner des petits cailloux, ou à subir un phénomène comme un vieillissement accéléré. Ainsi, chaque pactisant a un à prix à payer pour l'usage de son pouvoir, et chaque apparition d’un nouveau pactisant est l’occasion d’un petit jeu de devinette pour le spectateur.
Certains pactisants, d’une nature un peu différente, de type « Moratorium » (au pouvoir redoutable mais incontrôlable), ou de type « Régressif », font une brève apparition dans la série (sur deux épisodes seulement), ce qui sera l’occasion, avec l’apparition d’Havoc, une femme pactisante devenue « régressive » (terme utilisé pour un pactisant qui semble avoir perdu l’usage de ses pouvoirs et dont aucune activité n’a été repérée dans le ciel depuis des années), de commencer à comprendre ce qui s’est passé en Amérique du sud et d’apprendre ce qu’était la vie de Hei autrefois. Car elle est loin d'être étrangère au jeune homme masqué ...
J'ai beaucoup aimé les envolées mystiques de la médium « mère », Hoshimi (littéralement, « celle qui voit les étoiles ». Elle siège dans le « Département d’Astronomie » du gouvernement japonais (le centre d’observation de l’activité des pactisants et des observateurs), mais est un être à part dans leur équipe de recherche, on ne sait pas ce qu’elle fait là, et y tient un rôle de veilleur, qui normalement, ne devrait pas parler puisqu’elle est un « médium passif ». Ses discours, qui la transforment de fait en oracle, sont une des clés de compréhension pour le spectateur qui peut anticiper certains évènements de l’histoire, alors que les scientifiques du gouvernement n’y comprennent rien (les boulets ^^).

Voici une des tirades énigmatiques et inspirées, qu’elle prononce :

« Dans la joie, dans la douleur...Elles brillent.
Étincelantes... Scintillantes...Colère ? Affection ?
Chères étoiles, où êtes-vous passées ? »


L’on saisit l’importance de sa prise de parole quand la responsable du Département d’Astronomie dit que la seule fois où elle a parlé auparavant fut à l’occasion d'un événement capital, cinq ans auparavant !

J'ai bien aimé aussi le fait que l'intrigue soit dévoilée en plusieurs mini-histoires indépendantes s'étalant sur deux épisodes à chaque fois, et ayant très souvent un titre poétique comme « La robe blanche teintée des rêves de la jeune fille et de sang... » ou encore « Mon cœur ne se balance pas avec l’eau dans la nuit d’argent ».
À cela s’ajoute la beauté littéraire des teasers. Et je ne peux résister au plaisir de vous en montrer un :

« La pluie a cessé, mais les cieux étoilés au-delà des nuages ne sont que des faux.
Des mots doux percent un cœur fermé, et la femme fait un pas...
dans les abîmes obscurs d’un marais sans fond.
Ce que l’homme voit dans le faux ciel est le reflet de la triste flamme de la vie.
Et une étoile file. »


Dessins
Darker Than Black nous offre un dessin soigné et une animation très fluide.
Si beaucoup de scènes se passent la nuit, la ville est toujours lumineuse et mise en valeur, avec un souci esthétique évident.
Une mention spéciale pour le premier ending qui s’annonce avec raffinement par de petites pétales de cerisier qui arrivent en ondulant en bas de l’écran.

Musiques
Côté musique, le premier opening et le premier ending sont excellents, chacun dans leur genre, le premier avec un son rock et des images 70' tendance psychédélique (« Howling » par Abingdon boys school) et le second pour la voix féminine enchanteresse, l'ambiance lunaire et sereine (« Tsuki Akari » par Rie Fu).
Les génériques sont renouvelés à partir de l’épisode 15 pour un opening très rock (« Kakusei Heroism ~The Hero Without A Name~ » par An Cafe) et une ballade à deux en guise de second ending (« Dreams » par High and Mighty color).
L’ambiance musicale de la série est plutôt jazzy, puisque faite par Yoko Kanno, que l'on connaît depuis sa remarquable contribution au cultissime Cowboy Bebop. Dès lors, ce n’est plus un hasard de retrouver de temps à autres une ambiance très proche de celle de cet animé (personnellement, j’adore!). Et la musique du teaser est vraiment planante.

Cette série sortie par les studios Bones (ceux qui ont produit entre autres merveilles Fullmetal Alchemist et l’OAV de Cowboy Bebop) est un régal : le scénario est solide, l’intrigue se déploie habilement, les musiques et les dessins sont beaux, les personnages principaux sont dignes et attachants, l’ambiance est envoûtante.
Que dire d'autre ? Allez regarder cette série de toute urgence !!!

Attention : la série comporte bien 26 épisodes, mais le 26e épisode est un bonus apparaissant sur le dernier dvd de celle-ci (un épisode indépendant qui n’est pas vraiment la continuation des précédents et qui n’a pas non plus pour vocation de nous annoncer une saison 2, puisqu’un des personnages qui meurt dans le 25e épisode est bizarrement là, comme si de rien n’était !). Donc si vous voulez une série bien intense dont la saveur délicieuse reste « longtemps en bouche », je vous conseille de vous limiter aux 25 premiers épisodes !
À noter que des références à la culture chinoise sont bien présentes dans la série. Les noms des membres du groupe de Hei (lui-même chinois) ont tous une signification : Hei signifie noir, Yin, argent, Huang, jaune, Mao, chat. De plus, Hei mange systématiquement de la nourriture chinoise. Et l’agent Kirihara Misaki nous gratifie d’une séduisante tenue chinoise dans les épisodes 9 et 10, épisodes où apparaît l’un des plus redoutables pactisants de la série : le chinois Whei Zhi Jung.
, le 13.06.2011

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Titre original Darker than Black
1ère parution
Genre(s) Drame, Enigme & Policiers, Fantastique & Mythe
Épisode(s) 25
Auteur(s)
Statut Non licencié
Site officiel www.d-black.net
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