My First Love

My First Love
Marions-nous le jour de nos 20 ans
Tu ne vivras pas jusqu'à tes 20 ans

Ils ont 8 ans.
L'un des deux s'appelle Mayu. Taneda Mayu. C'est une petite fille éveillée, très en forme, fille de médecin.
L'autre s'appelle Takuma. Il est hospitalisé dans l'hôpital. Dans l'esprit d'un gamin, ceci n'est rien d'autre qu'un long moment de solitude qui passe, et qu'il oubliera dès que le soleil lui caressera la joue. Il s'est lié d'amitié avec Mayu, bien facilement oh ! Leurs rires enchantent tout l'hôpital !

La révélation tombe. Mayu apprend que son ami ne vivra pas jusqu'à ses 20 ans. Une maladie du cœur, incurable. Le jeune garçon peut même mourir à chaque instant, doit éviter les efforts….

Après avoir tenté d'exorciser la maladie en faisant avaler à Takuma des lézards et autres bestioles, Mayu arrive à obtenir de Takuma une promesse, accompagnée d'un baiser : le jour des 20 ans de Takuma, tous les deux, ils se marieraient.
Taneda Mayu : Trop responsable. Trop jolie. Trop intelligente. Trop prudente. Trop parfaite. Et trop imprévisible. Un peu capricieuse aussi ! « Fais-moi l'amour ». « Viens marcher avec moi ». Des ordres qui déguisent des suppliques souvent… Mayu est une fille trop sensible, et qui cherche à tout pris à… cacher à Takuma le fait qu'il mourra à 20 ans. Elle cherche à trop le protéger. Du coup, elle en devient étouffante. Mais elle est gentille, forcément, un peu d'humour… et beaucoup d'amour.

Kakunouchi Takuma : Malade malade. Plein de joie de vivre avant qu'il ne l'apprenne, plein de joie de vivre après qu'il l'ait appris. Il veut un temps le cacher à Mayu, par amour. Il devient cynique. Méchant volontairement. Il cherche ainsi à éloigner Mayu de lui… tout en la retenant par tous les moyens. Avec un sourire triste et plein d'espoir, il cherche à jouer la victime et à attirer les ennuis et les malheurs sur lui. Quelle idée. Faut pas s'étonner de voir ce qu'on cherche nous tomber dessus, parfois…

Suzuya Kou : Le président du conseil des élèves, rencontré à l'université. Pour le définir simplement, on peut dire que c'est un tombeur peu commode qui tient le rôle du « mauvais garçon ».
Se présentant avec une veste léopard à l'Assemblée des Élèves, lui, jeune homme sublime, intelligent, avec beaucoup d'humour, du charme, de sérieux, tombe amoureux de Mayu.. et est prêt à tout pour la voler à cet être chétif et malade qu'est Takuma. Rajoutons que son père est mort de la même maladie que Takuma… Du coup, il n'apprécie pas vraiment l'affection que Mayu porte à un être voué à mourir.

Suzuya Ritsu : Le petit frère de Kou. Meilleur ami de Takuma. Il essaie à tout prix, au contraire de son grand frère, de mettre Takuma et Mayu ensemble… tout en se dépêtrant avec ses propres histoires. Il apporte à l'histoire une légèreté et une bêtise que je trouve parfois bienvenues.

Teru-chan : Elle n'a jamais quitté l’hôpital. Elle a la même maladie que Takuma et, n'ayant aucun ami, essaie de s'en servir, d'avoir Takuma pour elle seule, même si pour cela elle doit feindre d'avoir des attaques cardiaques… Plus vieille de deux ans, elle devrait déjà être morte mais son état semble s'être stabilisé.

Encore une histoire d'amour niais, un shojo débile écrit pour atteindre le cœur des jeunes filles en fleur, une histoire dramatique qui est écrite pour vous atteindre et vous faire lire les larmes aux yeux, blablabla.


Eh bien non. Désolée de vous décevoir, ce n'est pas exactement ça. Et si vous considérez finalement ce manga comme cela, eh bien j'assume !

Voici un livre qui sort de l'ordinaire, sans sortir de l'ordinaire. Pour tous les critères.



Graphiquement


Simples, efficaces et très… shojo. Des grands yeux, des bouches mignonnes, une peau blanche parfaite, forcément, des cheveux jamais gras… Des physiques parfaits, encore et toujours. C'est un point qui me fatigue dans les mangas, je suis presque fatiguée des héroïnes, toujours pareilles…


Mais soulignons tout de même qu'il y a quelques caractéristiques intéressantes qui font la différence entre ce manga-là et un manga « first love kawai trop kikoo love » La forme du visage est plus enfantine, oui, et cela m'a fait bizarre. Des personnes de 20 ans qui ont l'air d'enfants ? Cela m'a surprise la première fois que j'ai ouvert le manga, attirée la deuxième fois, et j'ai aimé la troisième fois. Cela donne une impression très... niaise, on peut le dire. Comme si le temps revenait toujours à l'enfance, que nous restions toujours des enfants quel que soit notre âge, que le temps revienne en arrière et nous rappelle les jours heureux, tout ça…

Il y a quand même une finesse de graphisme et une précision qu'il faut reconnaître. Ils sont extrêmement bien faits et soignés… et une fois qu'on y est habitué et qu'on comprend qu'on sort du dessin shojo complètement banal, on apprécie vraiment.

Si on résume, on peut dire que cela sort un peu de l'ordinaire tout en rentrant dans les choses normales.
Et c'est ce que l'on peut également penser de l'histoire générale, au départ.

Histoire et Développement


Deux personnes qui s'aiment, une à qui ont dit qu'elle va mourir, je sais ce que vous vous dites « c'est chiant c'est chiant, banal, on imagine une fin déjà, ça va être niais, ennuyeux, mielleux… » Je me suis dis exactement la même chose.


Et après…

Après j'ai lu. Et j'ai fait une nuit blanche.

C'est une histoire banale, je ne dirai pas le contraire !
Mais elle est tellement bien travaillée que pour moi, elle en est devenue captivante.

Dans un manga commun, on devine à peu près la trame de l'histoire. Des tromperies, des déceptions, des jalousies, et tout finit sur un amour parfait et des belles phrases lancées au vent qui soulèvent les cheveux de nos héros magnifiques et épanouis.

Il y a quelques points qui se retrouvent ici. Les déceptions, les jalousies ornent le pavé de la narration du manga.
Cependant, ici c'est différent.

Évidemment il y a le cas de la maladie. L'environnement très bien décrit d'un hôpital, des opérations. Ce sujet, manié comme il l'est ici, permet d'ajouter une profondeur à l'histoire, quelque chose qui nous fait parfois pleurer oui.

Mais il ne suffit pas d'avoir un jeune qui inspire la pitié et l'espoir pour faire un bon manga. Les sentiments sont maniés et on ne s'appesantit pas sur la maladie à chaque page, on n'en fait pas trop. L'auteur s'en sert comme élément déclencheur de beaucoup de péripéties, ça se sent. Mais il y a des moments où on oublie tout, où on suit simplement un shojo comme les autres dans lequel les deux amoureux transis sont rendus aveugles par l'Amour…

Quelque chose m'a marquée particulièrement dans la lecture de ces pages. L'auteur n'hésite pas à sacrifier ses personnages. Il nous fait des frayeurs, nous donne des coups de sang, et m'a fait vraiment grincer des dents à des moments. Dans la plupart des shojos en effet, les personnages principaux sont sacrés, on leur fait vivre beaucoup de choses dures mais ils survivent sans blessure, c'est du moins mon impression. Ici c'est différent. Les manipulations que fait l'auteur donnent une profondeur bienvenue au manga et nous font l'aimer et le détester encore plus.

Que vous dire de plus sur le développement ? Peut-être que nous n'avons pas le temps de nous ennuyer. On bondit d'événement en événement en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, et, et ceci est particulièrement louable, on est toujours surpris. Et cela m'a fait plaisir, étant donné que j'ai de plus en plus de mal à être surprise dans des shojos. Malgré quelques longueurs aux moments niais où les héros se prennent la tête tout seuls, j'ai été enchantée par la rapidité à laquelle s’enchaînaient les choses, tout en gardant la lenteur et l'étude nécessaire pour garder une histoire solide.

Enfin… je dois avouer que Kou, particulièrement, est un personnage super développé et excellent. Lui et ses amis donnent une vigueur, une pointe d'humour et de drame bienvenue au manga… Mais vous le comprendrez vous-même !

Parlons rapidement de l'ambiance


Des pleurs, des rires, des déceptions, tout ça je l'ai déjà dit. Mais ce qui est réellement poignant ici, c'est que le manga commence quand les enfants ont 8 ans, et qu'on suit leur évolution au fil des années, tout au long du manga. On suit leur changement de mentalité, comment ils évoluent.
On les comprend de mieux en mieux. On voit que leur personnalité est de plus en plus développée, on sent que l'auteur met un peu plus de lui-même au fur et à mesure des chapitres. Et surtout, on sent la maturité grandissante. On passe du stade enfant à un stade purement ado boudeur, qui rejette tout le monde pour voir qui reste près de lui, pour passer à un stade adulte, plus réfléchi mais pas forcément plus intelligent, et c'est ce que j'ai trouvé intéressant, ce côté « tranche de vie » mal assumé. J'ai aimé les différentes atmosphères que cela induisait dans le manga, j'ai apprécié le changement des visages, des sourires, voire la dureté apparaître parfois dans certains regards. J'ai trouvé ça enrichissant pour le manga. Chapeau bas.

PS : cherchez bien… il y a des clins d’œils aux autres histoire d'Aoki Kotomi !!

Il y a un côté très psychologique dans ce manga. Lorsque le père sourit, il ment. La mère de Takuma cherche à l'enfermer près d'elle pour en profiter sans tenir compte de ses souhaits et cherche à lui faire créer des « joyeux souvenirs ». Takuma essaie de sourire, Mayu essaie de ne pas pleurer. Ils affrontent la mort de gens proches, les blessures, des accidents… On a l'impression de réellement suivre la croissance de deux enfants avec tous les problèmes que cela implique. Adultes avant de l'être.

Eh bien, on peut simplement dire que c'est un manga qui sort de l'ordinaire, et qui s'approche des mangas qu'on peut classer comme étant « excellents ». A part quelques petits problèmes, je me suis tout simplement régalée d'un bout à l'autre. Aux amateurs de choses originales sans l'être, à ceux à qui l'amour niais et difficile plait, et enfin, à tout ceux qui aiment apprécier un travail soigné et solide, mené à bien d'un bout à l'autre et réfléchi en détail tout simplement.
, le 25.11.2014

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Titre original Boku no Hatukoi wo Kimi ni Sasagu
1ère parution
Genre(s) Amour & Amitié, Comédie, Drame
Volume(s) 12
Auteur(s)
Éditeur Soleil
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