Watashi no Messiah-sama

Watashi no Messiah-sama
Sora no Otoshimono, ça vous dit quelque chose ? Pas forcément… Pourtant il s’agit d’un manga à succès qui a déjà connu deux adaptations en anime et un film. Mais avant de pondre cette réussite commerciale, Minazaki Suu avait déjà effectué des tentatives dans des univers fantastiques. C’est justement le cas de sa toute première œuvre dont cet article va traiter.
Watashi no Messiah-sama, donc. Il s’agit d’un Shonen scindé en deux saisons. L’originale, Watashi no Messiah-sama, qui a été publiée dans le Monthly Shonen Gangan entre 2002 et 2004 (6 tomes) et sa suite, Watashi no Messiah-sama ~lacrima~, publiée dans le Monthly GFantasy entre 2004 et 2007 (7 tomes).


Il est certaines choses qu'il vaudrait mieux ignorer.

L’histoire tourne autour de Shinya Yumiki, un adolescent sans talent particulier, ne se distinguant ni par son intelligence, ni par sa force, ni par quoi que ce soit d’autre. Jusqu’au jour où il rencontre Haruna sur le toit de son école. La jeune fille lui apprend alors qu’il est le Messie, le seul être au monde capable de lire le ‘Guide du Salut’ et donc le seul pouvant sauver Celestia, le monde d’où vient Haruna. Elle-même est la prêtresse du Salut et son rôle est de servir de bouclier au Messie, le protégeant de tout danger.
Cependant un second livre, le ‘Guide de la Domination’, évoque un tout autre destin pour Celestia et pour le Messie. Et au final, un seul des deux livres pourra avoir raison.
Shinya devra à présent déterminer s’il est vraiment le Messie, s’il sera capable de sauver tout un monde et surtout s'il pourra protéger celle qu’il aime.

Shinya Yumiki : Personnage principal de l’histoire et considéré comme le Messie destiné à sauver le monde de Celestia, Shinya n’a pourtant rien d’un héros. Il est faible, lâche et n’a pas la moindre confiance en lui. Pourtant, au fur et à mesure qu’il passera du temps avec Haruna, il va se découvrir un courage qu’il n’aurait jamais imaginé avoir et se révèlera prêt à tous les sacrifices pour la protéger.

Haruna : Prêtresse du Salut et Bouclier du Messie, elle a recherché pendant de nombreuses années celui qui serait capable de lire le ‘Guide du Salut’ et pense l’avoir enfin trouvé en la personne de Shinya. Bien que disposant de puissantes aptitudes magiques, elle est avant tout une jeune fille douce et attentionnée qui ne recherche que le bonheur de tous.

Hime : Amie d’Haruna et Epée du Messie, elle est une combattante hors pair. Froide et agressive, elle n’a pas la moindre confiance envers Shinya qu’elle ne reconnait pas comme le Messie.

Ryohei Sakakiyama : Le meilleur ami de Shinya, et celui qui le tire de la plupart des mauvaises situations dans lesquelles il peut se fourrer. Il est tout le contraire de Shinya : fort et admiré de tous. Il reste pourtant avant tout un être au grand cœur cherchant à protéger ceux à qui il tient.

Lilu : Prêtresse de la Domination, elle considère Haruna comme son ennemie jurée. C’est à elle qu’incombe le rôle de retrouver l’Empereur, celui qui saura appliquer les écrits du ‘Guide de la Domination’. Hautaine et prête à tout pour accomplir sa mission, elle n’en reste pas moins une jeune fille prise dans l’engrenage du destin.

Watashi no Messiah-sama est une expérience très particulière. On serait en droit de s’attendre à une histoire déjà vue et revue tant le scénario de départ semble être classique (un héros, une fille venue d’on ne sait où et un monde fantastique à sauver), mais l’auteur nous entraîne dans une direction complètement différente.

Ça va être très douloureux...
Les quelques scènes humoristiques qu’on peut trouver au début du manga disparaissent très rapidement pour faire place à une ambiance plus lourde. Plus pesante. C’est d’ailleurs parfaitement illustré la première fois que Shinya se rend sur Celestia. Au lieu d’un paysage onirique ou champêtre comme on pourrait l’imaginer, on tombe directement sur un lieu désertique rempli des corps des dernières victimes d'une attaque de monstres.

Et l’ensemble du manga tourne autour de ce genre d’ambiguïté. On est plus proche d’une tragédie dans le sens original du terme : un destin implacable qui renvoie toujours les héros dans les profondeurs du désespoir. Shinya et Haruna ont beau faire partie des personnages les plus adorables du monde, on jurerait qu’une instance supérieure a décidé de rendre leurs vies la plus misérable possible. Et c’est justement ce point qui donne tout son intérêt au manga : plus on le lit, plus on a de la peine pour ses personnages. Mais il est difficile de s’arrêter avant de savoir si, au bout du compte, le destin finira par leur sourire.
Au fur et à mesure que l’histoire avance, les enjeux deviennent rapidement de plus en plus importants. Si le début peut sembler assez mollasson, on entre très vite dans le vif du sujet. C’est d’autant plus marquant dans la seconde partie de l’histoire (Lacrima) où l’intrigue atteint rapidement son apogée pour dégringoler de révélations en scènes d’action jusqu’à la conclusion finale sans vous laisser le temps de reprendre votre souffle. Et sans lésiner sur la souffrance des personnages !


Ce genre de scène va
rapidement vous manquer.
Parlons en d’ailleurs, des personnages ! Le casting est extrêmement réussi ! Une fois n’est pas coutume, on a l’impression de retrouver les clichés habituels des mangas. Pourtant, au fur et à mesure qu’on apprend à les connaître, on se rend compte de la profondeur qu’ils ont et de l’évolution qu’ils subissent. Lilu en est probablement le meilleur exemple, tant sa personnalité et ses circonstances sont complexes. Au bout du compte, on a beau savoir que son rôle est de causer la perte de Shinya et d’Haruna, pas une seule fois n’a-t-on envie de la détester ou de lui en vouloir. Au contraire, on en vient même à la soutenir malgré son rôle on ne peut plus clair d'antagoniste.
Même observation concernant le personnage d’Haruna. Il a été fabriqué de bout en bout pour nous faire éprouver de la peine. Il s’agit d’une fille absolument parfaite sous tous les angles : pure, serviable, amicale, douce, attentionnée, protectrice… On lui donnerait le bon Dieu sans confession et elle ne ferait que l’offrir à quelqu’un en ayant plus besoin qu’elle. Mais quand on voit ce qu’elle subit, on ne peut qu’éprouver de la tristesse à son égard. Les plus sensibles d’entre vous verseront probablement quelques larmes durant certain passages la mettant en scène.
Le personnage de Shinya, lui, subit un processus assez particulier. S’il dispose d’une évolution très rapide au début du manga, celle-ci va rapidement se bloquer dans la suite du récit. Il s'agira alors pour lui de faire s’opposer ses convictions à la réalité des choses et le résultat ne sera malheureusement pas toujours heureux. S’il est loin d’être particulièrement charismatique ou appréciable, le personnage de Shinya n’en reste pas moins terriblement crédible dans ses réactions et dégage une véritable sincérité.


Rien ne sera épargné aux
personnages. Rien.
Graphiquement, nous avons affaire à quelque chose d’assez surprenant. On note deux styles distincts (correspondant aux deux parties du récits) et aucun d'entre eux ne nous donne l'impression d'être dans un Shonen. La première partie de l'histoire présente des traits assez simple et doux, à la manière d'un Negima ou d'un Love Hina. Mais rapidement, le dessin évolue pour devenir plus travaillé et collant davantage à un Shoujo (avec des personnages féminins adorables et des personnages masculins faisant davantage penser à des princes charmants qu'à des guerriers ou des aventuriers). Ça demande un petit temps d’adaptation, mais on s’y habitue assez vite. Et ça n’empêche pas les scènes d’actions d’être très dynamiques, quoique parfois un peu fouillis.
S'agissait-il pour l'auteur d'une manière de marquer l'évolution de l'histoire ? En tout cas, le rendu final est réussi !


Les scènes d'action restent présentes.
Et elles valent le coup !
Un des gros défauts de ce manga vient de la gestion de son rythme. Par plusieurs endroits, l’auteur effectue des ellipses temporelles très maladroites, survenant parfois en plein milieu de l’action et avançant beaucoup plus loin dans le récit sans jamais vraiment revenir en arrière. C’est bien simple, il arrive qu’on se demande si on n’a pas sauté un chapitre tellement la transition est rude. Si ce genre de choses n’arrivait qu’une seule fois, ce serait passable, mais cela se produit en de nombreux moments du récit (le passage entre les deux séries illustre parfaitement cela). Et la plupart du temps, la période manquante n’est comblée que grâce à quelques dialogues bien plus tard dans l'histoire. Pas toujours facile pour la compréhension.
On pourrait également reprocher une tendance à la dramatisation à outrance. Si ça ne m’a personnellement pas gêné outre mesure, je comprendrais parfaitement quelqu’un se lassant de devoir en permanence éprouver de la pitié pour les personnages. Tout dépend bien sûr du lecteur, mais il est vrai qu’il y a davantage de scènes dramatiques que de scènes d’action. Et de loin.

Ce

Lilu... On n'a jamais eut autant envie de
consoler quelqu'un...
manga ne plaira pas à tout le monde, c’est une certitude. Il a néanmoins le mérite de se baser sur autre chose que l’humour, l’action ou le mystère pour construire la majeure partie de son contenu. Sa principale qualité vient assurément de sa galerie de personnages très travaillés et pour qui on se retrouve à éprouver une réelle sympathie. Si l’action est parfois confuse, on se recentre rapidement sur le point important du récit : le destin finira-t-il par sourire aux différents personnages ? Au bout du compte, l’aspect tragique l’emporte sur l’aspect scénaristique et l’histoire devient secondaire face aux protagonistes. Ce qui n’est pas sans rappeler un thème principal de l’histoire : que choisiriez-vous entre sauver le monde et sauver ceux à qui vous tenez ?
, le 11.02.2014

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Titre original 私の救世主さま
1ère parution
Genre(s) Amour & Amitié, Aventure, Drame, Fantastique & Mythe
Volume(s) 13
Auteur(s)
Éditeur Square Enix
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