Ergo Proxy

Ergo Proxy
Développement

25 février 2006. Une date à marquer d'une pierre blanche. En effet, ce jour là, Ergo Proxy fit une entrée remarquée dans le monde de la japanimation. Porteur d'une histoire à l'imagination incommensurable, cette oeuvre est la deuxième production née du studio Manglobe (responsable du fameux Samourai Champloo) dont la réputation n'est plus à faire. Ergo Proxy se caractérise essentiellement par une histoire particulièrement ténébreuse et proche des films noirs et fantastiques, un background qui porte sur la philosophie, la religion et la mythologie, un graphisme saisissant, le tout baignant dans un univers Cyberpunk et Post-apocalyptique et servi par des personnages qui font réfléchir en raison de leur psychologie tourmentée et aboutie. C'est justement tout cela que nous allons passer au crible dans les lignes qui vont suivre.


Dès les premiers instants du premier épisode, un texte écrit en italien apparaît mais sa signification demeure intelligible jusqu'à ce qu'elle soit révélée plus tard, vers la fin. Pourtant, ce texte qui résume un passage important de la narration sans pour autant en dévoiler une partie de sa teneur, incite déjà le spectateur à se poser des questions. Interrogations qui se voient renforcées par de nombreux mystères et rebondissements rythmant l'histoire. Ce principe trouve toutefois son charme dans cet animé particulièrement original. Mais pour mieux concevoir les tenants et les aboutissants de cette oeuvre, en restant dans les bases, commençons par nous pencher sur le background.

L'animé se déroule dans un univers mi-futuriste, mi-apocalytique, et pourtant pas si lointain de notre existence car son background soulève de nombreuses thémathiques qui poussent à la réflexion à mesure que l'histoire progresse. Dans Ergo Proxy, le monde est devenu une terre désolée et aride suite à une importante exploitation d'hydrate de méthane qui a engendré une dégradation de l'environnement. Il est difficile pour l'homme de survivre en raison des vents violents qui sévissent et de l'atmosphère délétère qui y règne. Presque tout ce qui subsiste dans ces étendues désertiques n'est que vestige, et, par ce fait, les hommes ont dû trouver refuge dans des cités-dômes construites dans le but de garantir la pérennité de l'espèce humaine. On retrouvera durant l'avancée du scénario une poignée de survivants qui se sont retranchés dans des taudis ou des bastions luttant tant bien que mal pour survivre dans ce monde en déclin. Les raisons qui justifient cette décadence seront bien entendu évoquées en temps et en heure, bien que tardivement, pour préserver au maximum le suspense qui s'installe, lui, bien assez tôt.


C'est dans la ville-dôme de Romdo que l'histoire commence et... finit. Au sein de ce paradis artificiel, les hommes cohabitent avec les autoreivs (êtres synthétiques asservis par les humains) dans l'autarcie. Ici, le citoyen est exemplaire, travaille et consomme sans se poser de questions, vivant dans l'ignorance comme s'il était dépourvu de son libre arbitre. Les émotions n'ont pas de raison d'être en ce bas monde, tout y est contrôlé et hiérarchisé jusqu'au moindre détail de sorte à vivre une vie facile et monotone. D'ailleurs, l'éthique qui existe entre l'homme et la machine dans cette ville régulée est plus ou moins comparable aux oeuvres littéraires de Science-fiction d'Isaac Asimov. Les lois qui régissent Romdo ont été édictées par un haut conseil avec lequel peu d'élus peuvent interagir. ne cour de justice en somme, constituée du gouverneur et de quatre statues vivantes (qui sont en fait des autoreivs de type Entourage) faisant office de porte-parole pour le gourou de la ville. Il y a deux statues de chaque coté du régent.

Petite parenthèse: ces quatre statues ont hérité de noms d'illutres philosophes ayant marqué notre histoire. L'on peut y voir une certaine révérence envers ces derniers car l'animé traite sobrement d'oeuvres philosophiques dans son contexte. En outre, ces quatre sculptures sont un hommage aux statues réalisées par le célèbre artiste peintre italien, Michelangelo (1475-1564). D'un coté, il y a un couple de statues représentant l'"Homme du Crépuscule" et la "Femme de l'Aube" (qui ornent le Tombeau de Lorenzo dans la réalité) et de l'autre coté, un couple de statues représentant la "Femme de la Nuit" et l'"Homme du Jour" (qui décorent le Tombeau de Giuliano dans la réalité). La disposition de ces couples qui se font face fait penser à ce que l'on pourrait appeler l'allégorie du temps. Petit à-coté pour dire que ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres visant à démontrer qu'Ergo Proxy s'inspire de pas mal de concepts philosphiques.


Ces idées se marient quelquefois à une mise en scène qui s'inspire de célèbres œuvres théâtrales de Shakespeare. Et bien que tout cela puisse peut-être paraître incongru à première vue, la recette fonctionne bien. Par ailleurs, on se plaît à enrichir notre connaissance de l'animé par la philosophie qui vient appuyer le coté religieux, a fortiori par la présence des Proxys et la raison de leur existence.

Clé de voûte du récit, les Proxys jouent donc un rôle primordial dans ce monde en déclin, sans qu'on le remarque au premier coup d'oeil car beaucoup de questions tournent autour d'eux durant l'histoire. Ils sont souvent même décrits comme des dieux et détenteurs d'un pouvoir capable de sauver la terre dégénérescente. Cela accentue d'autant plus le sentiment de vivre dans un univers où contexte mystique et apocalyptique se côtoient à merveille. Mais dans Ergo Proxy, on est aussi témoin de quelques clichés et références aux films noirs. C'est un autre ordre d'idées bienvenu qui scande les premiers épisodes, allant même jusqu'à prendre des allures de thriller psychologique par la suite. Mais si le déroulement des premiers épisodes fait penser qu'on est en train de visionner un film policier, ce n'est qu'une façade. Le fait est que le canevas d'Ergo Proxy fait plus allusion à la mythologie et au fantastique, tout en se déroulant dans un univers tantôt Cyberpunk tantôt Post-apocalyptique.

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Titre original Ergo Proxy
1ère parution
Genre(s) Drame, Fantastique & Mythe, Historique
Épisode(s) 23
Auteur(s)
Statut Licencié par Dybex
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