Fate/ Stay Night

Fate/ Stay Night
Scénario et univers

En partant d'un spitch de départ qui, bien qu'alléchant, n'est pas transcendant, le scénario arrive à surprendre. Il prend des détours, nous sert quelques révélations, des trahisons, et bien sûr, des combats qui en jettent. Bref que du bon si on exclut le héros.
Car il faut l'avouer, Emiya Shirou est le principal handicap de la série. Naïf, d'une bonté écœurante qui tend parfois vers la niaiserie (comme continuer à faire les corvées de Shinji) ou le machisme (Saber ne peut pas être blessée et se battre, elle doit être protégée par un homme en tant que jeune fille fragile). Petit aparté concernant ce dernier point : il a eu de la chance d'avoir Saber comme Servant féminin, les autres Servants lui en auraient sûrement mis une et ça ne lui aurait peut-être pas fait de mal.
Et ceci ne sont que quelques exemple de la stupidité récurrente de Shirou qui n'agit jamais de façon logique, quitte à contredire ses idéaux ou à rejeter des arguments pertinents parce c'est mal de dire ça.
Cependant une fois que vous avez réussi à passer ce cap le pire est passé.

Vous pouvez alors vous plonger dans un univers riche et intéressant où, au delà de la guerre fratricide, se trament des jeux d'influences, des affrontements d'idéaux et beaucoup de subtilités. On ressent réellement la pression à laquelle sont soumis ces êtres choisis par la relique sacrée et à quel point ils souhaitent voir exaucé un de leur souhait (car oui, n'oublions pas que les Servants ont aussi un vœux à réaliser).
La paranoïa devient presque contagieuse et on en vient à soupçonner tous les personnages d'être des Masters.

On manque cependant parfois d'un peu d'informations pour saisir toutes les subtilités techniques de la Guerre du Graal et donc des enjeux de certaines situations. Par exemple, la fin peut être mal interprétée si on n'a pas en main toutes les données concernant Saber que l'on peut retrouver dans le Visual Novel.

En parlant du visual novel, l'anime suit principalement le premier scénario, nommé Fate (non le second ne s'appelle pas Stay). Ce choix n'empêche pas de retrouver dans l'anime des éléments de deux autres histoires, à savoir Unlimited Blade Works, auquel un film a été dédié, et Heaven's feel, sûrement trop sombre pour qu'une série en soit issue. Ce patchwork permet de mieux mettre en avant certains personnages ou certaines facettes qui sont absentes de Fate -en particulier l'arc de Caster- et ainsi faire de l'anime un support que se suffit presque à lui-même.

Le second point négatif est un ralentissement du rythme au début de chaque arc, certains épisodes ne consistant qu'à des mises au point stratégiques ou des scènes du quotidien. Cela ne porte pas pour autant véritablement préjudice à la série puisque ces phases restent assez courtes.

Enfin, je regrette le manque d'interactions entre les autres Masters et Servants. C'est un problème qu'on rencontre souvent dans ces contextes de survival game : chacun attend son tour pour se faire latter par le héros sans parler ou affronter les autres protagonistes entretemps. Mirai Nikki suit par exemple le même schéma.
On peut malgré tout pardonner à Fate car en tant que scénario d'introduction, il est logique d'apercevoir tous les personnages. Encore une fois, les cartes sont redistribuées différemment lors du second round - soit dans Unlimited Blade Works si vous n'avez pas suivi ou pas tout lu.


Développement des personnages

Même si Shirou est une tête à claque, on s'attache rapidement à un ou plusieurs personnages. Entre les Masters et les Servants, vous aurez forcement votre chouchou parmi cette brochette haute en couleur, les personnages secondaires n'étant pas en reste et permettent de donner de la vie et de la profondeur à l'univers.

Point d'orgue de cette galerie de personnages riches et passionnants, les héros revus et corrigés par Fate Stay Night sont excellents. Je ne peux pas vous donner beaucoup de détails sur les classes disponibles ou les héros représentés sans spoiler mais sachez qu'ils ont chacun leur propre style. Entre la force brute de Berserker ou l'agilité de Lancer par exemple, il y a également des différences d'attitudes. Certains acceptent leur condition sans brocher, d'autres vont jusqu'à remettre en cause les décisions de leurs Masters, quitte à parfois les trahir ou inverser les rôles.
Leurs capacités guerrières font que les batailles ne sont jamais décidées à l'avance, les combats étant plein de rebondissements en plus d'être spectaculaire
Cela donne envie de se replonger dans la mythologie antique ou celtique.
Les « humains » ne sont pas en reste, le personnage de Rin étant d'une grande profondeur, à l'image de tous les Masters qui se tournent autour dans un jeu de dupe, chacun cherchant la faille ou le subterfuge qui lui permettra de prendre l'ascendant.

Et puisque je parle des protagonistes, j'aimerais faire un focus sur Saber. Je la connaissais avant de regarder la série, je la trouvais assez sympathique pour en avoir une figurine, mais j'ai été un peu déçue par sa personnalité.
Pourquoi cette aura, cette ferveur autour de Saber ? Non pas que je ne l'aime pas, elle est belle, elle est classe, elle a des attaques cultes, mais niveau caractère ce n'est pas non plus Balalaïka.

Elle a pourtant une histoire passionnante. J'aime beaucoup le côté tragique de Saber, mais ce récit n'est accessible dans sa totalité qu'à ceux qui ont fait le jeu, donc ça n'explique pas l'envolée de sa notoriété avec la sortie de l'anime.

Qui sait, peut-être que je m'attacherais plus à elle si j'étais un homme. Après tout, difficile d'expliquer mon attrait pour les protagonistes masculins de cette série.


Graphisme

Les graphismes sont très corrects, avec un excellent chara design. On se dit en voyant le film Unlimited Blade Works que la série a un peu vieilli, mais elle garde sa marque de fabrique pleine de charme. Elle se caractérise par de grands yeux assez doux et des styles vestimentaires entre steampunk et contemporain.

Du point de vue des attaques, les rendus sont bons, les Noble Phantasm sont classieux et on a toujours des frissons en entendant les héros crier le nom de leur artefact avant de l'utiliser. Car oui, j'ai oublié de le préciser auparavant, les Noble Phantasm sont les attributs représentatifs des héros, par exemple l'épée Gramr pour Sigurd ou la force des Jedi.


Musique

La bande son est de Kawai Kenji, le compositeur entre autres des musiques de Death Note, Ghost in the Shell, Higashi no Eden, Higurashi no naku koro ni ou encore Ranma. Elle se compose de thèmes se distinguant totalement de la musique du Visual Novel, au contraire de Kanon par exemple, qui reprend exactement les mêmes morceaux que son aînée.
Très belle et douce à écouter, l'OST reste assez mélancolique. Aussi, si elle crée une bonne ambiance faite de magie et traquenard, on peut regretter d'y retrouver une majorité de tonalité nostalgiques et mystérieuses, laissant de côté les thèmes plus épiques.


Thématique

Si le début de la série se pose la question de savoir ce que Shirou doit faire pour sauver les autres et comment soutenir son idéal, on laisse rapidement de côté le thème du héros et du sauvetage des autres pour s'intéresser au lien entre le Master et son Servant.
Au delà de la relation amoureuse, l'anime s'interroge sur le lien que peut avoir le héros avec les autres et si on peut s'attacher ou non à quelqu'un voué à disparaître. De plus Saber, par son statut de Servant, reste une entité non humaine qu'il ne peut comprendre, n'existant que pour accomplir une mission et seulement pour cela.


Fate Stay Night est une série qui mérite son succès. Portée par des personnages charismatiques, des combats spectaculaires et un intrigue étoffée, cette série arrive à concilier avec talent des sujets forts, sans oublier de distiller un peu de romance. Cette aventure a sa place de blockbuster au côté de Code Geass ou Fullmetal Alchemist, le héros en moins, les héros en plus.


Je vous ai déjà parlé pas mal de fois d'UBW, aussi je ne rajouterai pas une couche sur ce point mais sur Fate Zero. Prequel de Fate Stay Night, mettant entre autre en scène le père de Shirou, Kiritsugu. Le scénario est plus sombre, l'anime est plus beau, à suivre donc sur KZ Play !
Je ferais sûrement une rétrospective sur le sujet une fois la série terminée.
, le 01.03.2012

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Titre original Fate/ Stay Night
1ère parution
Genre(s) Non défini, Drame, Fantastique & Mythe
Épisode(s) 24
Auteur(s)
Statut Licencié par Kaze
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